Opinions des collègues sur l'expérimentation de l'oral LV1 en première

Ces avis ont été formulés sur la liste English Teachers (ET) et sont donc également consultables dans les archives de celle-là. Je les ai rassemblés ici pour faciliter un avis d'ensemble. Ils sont classés par date.

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Mardi 25 janvier 2000

Michelle Jaillet mimaelju@club-internet.fr

Comment cette évaluation est-elle accueillie dans vos établissements? Chez nous, plutôt mal , pour diverses raisons. Des questions sans réponses:

-         quelle suite? une évaluation à l'intérieur de chaque établissement remplaçant le bac?

-         un bac anticipé (=français)?

-         une organisation lourde ( groupes de langue et classes souvent différents) qui ne peut pas ne pas déranger les autres enseignements.

QU'EN PENSEZ-VOUS?

Mardi 25 janvier 2000

"Y. Courdier" Yvette.Courdier@ac-lyon.fr

Réponse à Michelle Jaillet

Au lycée de St Genis Laval, nous avons fait une lettre exprimant les raisons pour lesquelles nous refusons de participer à ce qui ressemble à la mise en place d'un contrôle continu. Nous rappelons notre attachement au bac national et anonyme. Les lycées de Givors et Oullins ont fait eux aussi une lettre motivant leur refus.

Mercredi 26 janvier 2000

Claire Liogier Claire.Liogier@ac-lyon.fr

Au lycée d'Andrézieux, nous avons décidé de ne pas faire l'évaluation de production orale à cause des difficultés d'organisation. Nous n'avons pas discuté de la question de fond de l'établissement d'un contrôle continu mais les réactions qu'on peut lire sur ET montre la mobilisation des collègues et sont encourageantes. D'autre part en réponse au message "que faire?" d'Yvette Courdier, nous nous posons la même question en face de l'effarant projet de réduction d'horaire en première l'année prochaine. Nous devons nous réunir pour écrire une lettre de protestations à l'inspectrice jeudi prochain. Cette action nous semble plus que modeste, mais effectivement que faire?

Mercredi 26 janvier 2000

Jean-Yves Guillin Jean-Yves.Guillin@ac-lyon.fr

Il serait très intéressant d'avoir par exemple une copie des diverses lettres de protestation envoyées concernant l'évaluation orale des 1ères, des compte-rendus de réunions dont certainres auront lieu cette semaine... Nous essayons actuellement d'en savoir plus long sur la formulation "Votre établissement s'est porté volontaire pour..."

Vendredi 28 janvier 2000

"Lee Smart" lee.smart@free.fr

Having read the recent mail on the audio-oral tests in 1°, I can't help wondering if there are any colleagues out there who do actually think that's there's some good in the idea? Personally (there has been no meeting with my colleagues yet), it seems to me that these kind of tests could become a counter balance to the written papers which I assume will be kept in place in Terminale. Maybe I am under the misimpression that that is exactly what many colleagues have been wanting for some time now - namely giving back some importance to the spoken language - so why such a big hoohaa (spelling?)? I don't dispute that the organisational aspects are one hell of a problem, but then that's only to be expected...and should be dealt with by each administration in turn. So why can't we make the most of this experimental year to make our voices heard on things we've actually tried out rather than just been "scared" by, and change those aspects which need it but keep the positive aspects- there have got to be some...

Samedi 29 janvier 2000

"Famille VAUCORET" jean.vaucoret@accesinternet.com

L'expérimentation de l'évaluation en 1°, après discussion, nous avons aussi décidé de ne pas la faire et nous allons mettre par écrit le pourquoi du comment. Pour répondre à Lee qui semble aller contre vents et marées à ce propos. J'entends bien et je comprends ses arguments. Il est vrai que nous, professeurs, nous nous sommes plaints du caractère écrit de la plupart des épreuves du BAC, arguant qu'une langue est avant tout et aussi "parlée". C'est indéniable. Mais ce qui inquiète les collègues (au vu, en plus, de la réforme), c'est l'avenir et la finalité de cette expérience qui sont totalement passés sous silence. Ce qui les révolte ce sont les procédés utilisés : une fois de plus l'urgence, l'urgence, l'urgence. Une fois de plus la charrue avant les boeufs (pardonnez-moi le manque de variété de mes "métaphores", mais je pense que vous l'avez tous compris, je cherche à enfoncer "le" clou, quel clou ? me direz-vous ! Mes efforts d'humour sont bien lamentables, ils sont ma dernière parade, alors soyez indulgents !) Revenons à notre charrue : dans notre lycée, 300 élèves étaient concernés par l'évaluation en Anglais (et une trentaine en Allemand, petite parenthèse : nos collègues d'Allemand n'ont reçu aucune information à propos de cette expérimentation avant le livret-mode d'emploi arrivé mi-janvier ...), la mise en place des épreuves d'expression orale était une véritable gageure. Malgré le soutien apporté par notre administration (offre de banaliser les cours d'anglais sur une semaine), il nous a semblé impossible de passer à la réalisation proprement dite. C'est comme organiser un véritable examen en plein milieu d'année. Nos collègues de Français ont déjà suffisamment de peine à organiser des oraux blancs dans leur matière. On ne peut pas tout désorganiser pour une expérimentation. Ceci est mon point de vue personnel qui n'engage que moi, selon la formule consacrée.

Dimanche 30 janvier 2000

"Dominique Le-Ray" Dominique.Le-Ray@ac-lyon.fr

J'enseigne en collège et j'avais du mal à comprendre le problème. Merci donc à Jacques. J'avoue que cette histoire me laisse perplexe... J'enseignais auparavant à la fois en collège et en lycée et j'ai abandonné le lycée juste avant l'instauration de la nouvelle épreuve du bac, et à vrai dire, sans le moindre regret. Cette épreuve était pour moi un retour en arrière insupportable : disparition de l'oral, retour de la version, etc, etc... C'était en contradiction avec ce qui se faisait en collège, avec l'orientation que l'évaluation en 2nde nous incitait à adopter et avec ce que je crois être mon métier. Alors, pourquoi ces réticences envers cette nouvelle évaluation de l'oral ? Enfin, on va pouvoir être à nouveau en lycée ce que nous sommes déjà en collège : des profs de LANGUES VIVANTES. Le magnéto va-t-il enfin faire son grand retour au lycée? Tant mieux ! L'oral va être mis en valeur? Bravo ! Oh, bien sûr, cette expérimentation est instituée avec retard, mal préparée, etc, etc, mais c'est l'Education Nationale, c'est comme d'habitude, non? C'est surtout je crois une excellente opportunité de rendre à l'enseignement des langues au lycée sa vraie vocation, celle d'enseigner une langue VIVANTE, donc ORALE autant qu'écrite, grâce à une épreuve où seront évaluées compréhension et expression ORALES. Tout cela ne me choque pas, bien au contraire.

A y regarder de plus près, il est vrai qu'on trouve quelques passages pour le moins "étonnants" : Je cite : cette évaluation "relève du contrôle en cours de formation ". 4 lignes plus loin : "c'est une évaluation de type sommatif , c'est-à-dire un bilan de fin de parcours" . Plus loin encore : "La passation est étalée dans le temps de novembre à mai" Au mois de novembre en première, les élèves ne sont au lycée que depuis à peine plus d'un an. Fin de parcours ? On est bien sûr en droit de se poser des questions : S'agit-il seulement d'une expérimentation? Cette épreuve, si elle est instituée le sera-t-elle en 1ère ou en Term? Si elle compte au BAC l'épreuve écrite en Term sera-t-elle supprimée? S'agit-il d'un premier pas vers l'éclatement du BAC sur 1ère et Terminale? Si c'est le cas, quel sera le statut des langues en Term ? S'agit-il de l'arrivée du contrôle continu au BAC? Ou d'une "déconcentration" du BAC au niveau des établissements? (Qu'en pensent nos collègues de sport?) Comment le choix des supports sera-t-il fait, et par qui? Au niveau de l'établissement, de l'académie, au niveau national? Comment garantir aux élèves une égalité parfaite devant l'épreuve : choix des supports, conditions d'écoute, critères clairs pour l'évaluation de l'expression, etc. Si l'accent est enfin mis sur l'oral au lycée, et c'est très bien, dans quelles conditions les élèves y seront-ils préparés? A 30 ou 35, voire plus par classe? S'il faut des réponses claires à ces questions, il me semble cependant que cette expérimentation va dans le bon sens, at long last... et qu'il ne faut surtout pas la rejeter en bloc.

31 Jan 2000

"Denis Pabion" Denis.Pabion@ac-lyon.fr

Afin de jeter ma pierre, et d'éclairer les enjeux, je vous transmets les lettres que nous avons adressées aux collègues et à notre proviseur à la suite de cette désormais fameuse évaluation.

À DESTINATION DE TOUS LES COLLÈGUES DU LYCÉE (Suite à l'heure d'information syndicale)

Le bac, en tant qu'examen terminal, est actuellement attaqué de front : on lui reproche son coût, sa lourdeur, la désorganisation de la fin de l'année scolaire, etc. (voir Lettre de l'Éducation affichée par l'administration).

La solution proposée par le ministère dans sa réforme est l'instauration du contrôle continu, qu'il introduit déjà :

‹ par une expérience en LV1 : épreuve orale en classe de première passée par les élèves pendant l'année avec leurs propres professeurs. ‹ par les TPE : des travaux dont l'évaluation sera faite, là encore, par les professeurs concernés pendant l'année.

Or, les dangers du contrôle continu sont certains :

‹ Il ne permet plus de dissocier évaluations formatives et sommatives. ‹ Il instaure une relation faussée entre l'élève et l'enseignant. Il induit pour l'élève un stress continu ( qui ne le fera pas forcément mieux travailler) et pour l'enseignant, à la fois formateur et juge, des pressions diverses : élèves, parents, voire chef d'établissement. ‹ Il n'est en aucun cas porteur de l'objectivité nécessaire dans l'évaluation des savoirs et de l'homogénéisation du niveau d'exigences requis, garanties actuellement par l'examen terminal. ‹en transformant une évaluation nationale en évaluation locale, il va créer une inégalité de traitement entre les élèves selon leur établissement d'origine. ‹enfin, il risque de pousser les établissements d'enseignement supérieurs à créer leurs propres épreuves de recrutement, générant de nouveaux obstacles pour nos élèves.

C'est pourquoi il nous semble utile de résister fermement aux pressions en cours et de rester vigilants devant toutes les propositions qui nous sont faites.

COMPTE RENDU DE LA RÉUNION DES PROFESSEURS D'ANGLAIS LV1 DU LUNDI 17 JANVIER 2000

Nous avons examiné avec soin et attention le livret d'évaluation des compétences orales en LV1 que vous nous avez transmis. Nous attendions en effet depuis longtemps une évaluation de l'oral au baccalauréat. Dans l'ensemble, son contenu nous a paru intéressant et peut fournir une base solide pour des exercices à faire en cours d'année avec nos élèves.

Mais, d'une part, nous avons beaucoup de réticences quant à la mise en oeuvre de cette expérience, tant sur le plan pratique ( environ 10 à 15 heures pour une classe moyenne de 30 élèves, et seulement pour la passation de l'épreuve) que sur le plan matériel (difficulté à mettre au point les outils d'évaluation nécessités par la deuxième partie de l'épreuve en situation de dialogue).

D'autre part, cet exercice s'inscrit clairement dans un contrôle continu assuré par les professeurs de l'établissement, principe auquel nous sommes tout à fait opposés parce qu'il remet gravement en cause un examen terminal national et anonyme que nous ne souhaitons pas voir disparaître.

C'est pourquoi nous ne nous associerons pas à cette expérimentation.

de la part de D Pabion au lycée Aragon, de Givors

Claire Liogier Claire.Liogier@ac-lyon.fr

Je suis désolée d'accaparer à ce point l'espace de ET. Avez-vous vu dans la revue du snes la totalité des grilles horaires pour l'an prochain? Les langues renforcées disparaissent en première ES et première L. L'horaire d'un élève qui mise sur sa LV1 en L passe ainsi de 6h à 2.5h .Ce qui signifie aussi que l'approche littéraire disparaît en langues vivantes au lycée. Toutes sections confondues, on apprendra ce qu'on dit à la pharmacie ou chez le garagiste, deux heures par semaine. Y aura-t-il quelqu'un pour nous réveiller et nous dire que ce n'était qu'un cauchemar?

Mardi 1 février 2000

"Nicole Charra" nicole.charra@free.fr

A Saint-Just, nous venons de décider de ne pas faire l'expérimentation.

sebastien ellia batinou@yahoo.fr

-A Valenciennes pour autant que je sache (je reviens d'une sérieuse grippe) il n'y a pas d'évaluation en première. Par contre que de protestations contre le nouveau bac! Si vous allez sur ac-nantes vous trouverez une mine d'infos/sites intéressants dont d'autres listes de diffusions.

Seb

"Y. Courdier" Yvette.Courdier@ac-lyon.fr

Il faut bien sûr réagir à ces évaluations en première, mais surtout contre l'école à 2 vitesses qui est en train de voir le jour, contre les diminutions d'horaires en LV (et la fin de laLV1 renforcée), contre la mise en place du contrôle continu (et en particulier des TPE). L'école ne semble plus être le lieu de la culture, mais faudrait-il rendre les élèves opérationnels vite (cf: rentabilité!! vocabulaire de l'entreprise). Il faudrait aussi réagir contre la mise en concurrence des établissements (cf projet d'établissement, voir rapport Bancel). Au lycée de St Genis Laval, nous refusons la mise en place d'un projet d'établissement qui mettrait les établissements en concurrence, car selon le rapport cité plus haut, "les moyens seraient attribués en fonction du P.E".

Que dites-vous de la proposition d'une collègue d'"inonder"notre ministre d'email ou de lettres en particulier pour lui dire que nous refusons les suppressions massives d'heures. Ne pourrait-on pas demander une entrevue au recteur afin de lui faire part de notre mécontentement.

Avez-vous d'autres idées d'actions?

Yvette Courdier

Dominique Le-Ray" Dominique.Le-Ray@ac-lyon.fr

Permets-moi, Jacques, de ne pas trouver ta réaction très honnête. C'est habile certes, mais un peu facile de suggérer que les seuls favorables à l'expérimentation sont des collègues de collège, donc pas directement impliqués, et ça ne fait guère avancer le débat... Mais y a-t-il vraiment débat...

Je ne me fais aucune illusion sur les intentions de nos chers ministres. Ce qui ne m'empêche pas de trouver très positive l'idée d'une évaluation de la compréhension et de l'expression orales au bac et de penser qu'un refus pur et dur de tout changement n'est pas très constructif et d'une certaine manière, assez confortable...

De toutes façons, avec les diminutions d'horaires dont vous parlez, vous serez bientôt tous en collège... ça tombe bien, nous avons besoin de surveillants ! (voir les dernières déclarations de Ségolène Royal...)

Bien amicalement,

P.S. Au fait, j'ai reçu d'autres réactions positives, émanant de profs de lycée... Voici un extrait :

"Enfin une réaction de linguiste, en lycée on se fait passer pour réactionnaire quand on dit qu'on enseigne une langue vivante et qu'on est 'pour' l'évaluation et le magnéto en classe d'anglais. L'évaluation permettra de ne pas nous faire prendre pour des zélés auprès des collègues quand on traîne son magnéto, des vieux 'shnoques' le 1er jour où les élèves nous entendent parler de l'importance de l'oral...

...Merci pour ces remarques judicieuses, venant d'un collègue, cela donne courage pour continuer ce que l'on juge bon."

Jacques Dupraz : jdupraz@cc-pays-de-gex.fr

(réponse à Dominique Le Ray, ci-dessus)

Je pense que tu n'as pas compris (j'ai donc du mal m'exprimer :-) ), et qu'il ne s'agit pas d'honnêteté ou non. Je souscris complètement à ce que tu disais dans ton précédent mail, et malgré les interrogations (très judicieuses) sur lesquelles tu terminais , tu n'as pas dans ce cas, à "mettre tes mains dans le cambouis" et tu ne t'imagines pas la m... dans laquelle CA nous plonge une fois de plus. En fait tu prouves 100% ce que je disais. Division pour mieux régner. A un point que je n'imaginais même pas: des collègues en arrivent à écrire "dans l'ombre", n'osant même pas dire ouvertement (sur la liste) ce qu'ils pensent, comme le prouve ton PS ci-dessous! Je maintiens: il est très fort ce CA et ça me semble mal parti pour qu'on puisse le faire changer (change / be changed?).

Mercredi 02 février 2000

Claire Liogier Claire.Liogier@ac-lyon.fr

En ce qui concerne l'évaluation en première, notre chef d'établissement vient de nous mettre au courant d'une proposition des IPR en ce qui concerne la production orale: ne prendre qu'un échantillon d'élèves interrogés pendant les heures de cours de première et pendant une semaine. On aurait donc une échantillon de neuf élèves par classe. Nous devons en discuter demain, jeudi: en d'autres circonstances, ça serait peut-être une solution, mais le refus global me semble de toutes façons être un premier moyen de protester contre le gâchis des horaires de première. De plus, une question fondamentale n'a pas eu de réponse. POURQUOI EXACTEMENT nous demande t-on de faire cette évaluation?

Enfin, en ce qui concerne le débat collège lycée, il faudrait veiller à ne pas caricaturer l'enseignement de l'oral en lycée. Si nous avons souvent recours à l'écrit, plus que nous ne le voulons, c'est à cause des impératifs de l'examen, (épreuve écrite mais aussi liste de textes à présenter à l'oral) mais plus encore à cause des effectifs. Curieusement aussi, à cause du manque d'enregistrements appropriés. Peu de manuels nous satisfont et nos documents ne sont pas toujours accompagnés d'enregistrements appropriés; même la vidéo est peu satisfaisante à 35. (pubs, extraits de films ou de d'information télévisée) La qualité sonore est inférieure à celle du magnétophone, et du fond de la classe, l'image sur le téléviseur est trop petite. Beaucoup d'entre nous font de gros efforts en matière d'oral et de communication. Collègues de collège, ne nous jetez pas la pierre, nous sommes tous dans la même galère!

Lyon, le 2 février 2000

Les professeurs de langues vivantes de La Martinière-Duchère

Objet : Evaluation des compétences orales en LV1

Madame Le Proviseur,

Comme de très nombreux collègues de langues vivantes, nous vous informons que nous ne procéderons pas à l'évaluation expérimentale en cours de formation des classes de premières, organisée dans notre académie.

En effet, cette évaluation est impossible à mettre en place d'un point de vue pratique et représente une menace évidente pour le baccalauréat en tant que diplôme sanctionnant la fin des études secondaires.

Comment organiser une telle épreuve sans perturber le déroulement des cours ?

Banaliser les heures de langues ? NON, cela priverait les autres élèves de cours.

Banaliser les heures de langues en classe de première ? NON, cela signifierait une absence de cours de trois semaines.

Organiser l'évaluation en dehors des heures de cours ? NON, nous ne pouvons assumer cette charge de travail supplémentaire.

De plus, cette évaluation est à la fois prématurée, incohérente et préjudiciable au baccalauréat. Elle est prévue pour être effectuée bien trop tôt dans l'année et dans le cursus scolaires. Comment peut-on concilier " contrôle en cours de formation ", " évaluation de type sommatif ", et la nommer " bilan de fin de parcours " ?

Nous craignons également que cette évaluation ne remette en cause l'épreuve finale du baccalauréat anonyme et nationale.

Nous tenons à préciser que nous sommes favorables au principe d'une évaluation orale, à condition qu'elle se fasse en fin de terminale, dans le cadre du baccalauréat , comme complément à l'épreuve écrite et non sous forme de contrôle continu.

Enfin et surtout, les diminutions drastiques des heures de langues vivantes en première et terminale confirment nos inquiétudes. Pourquoi systématiquement réduire les horaires ( de seconde en 1999, de première en 2000, ...) alors que le Ministère de l'Education Nationale prétendait faire des langues vivantes une priorité ?

Ces mesures sont inacceptables tant pour la formation des jeunes que pour nos conditions de travail et le maintien de nos postes.

Nous vous prions, Madame, d'accepter nos salutations respectueuses,

mercredi 9 février 2000

Jean-Yves Guillin : Jean-Yves.Guillin@ac-lyon.fr

Bonjour à tout le monde

à titre d'information: ci-dessous texte unanime de l'ensemble des professeurs de LV1 (pas seulement Anglais) du lycée Honoré d'Urfé, lu en Conseil d'Administration, et envoyé par la voie hiérarchique

Jeran-Yves GUILLIN Lycée Honoré d'Urfé

Nous attendions depuis longtemps une évaluation de l'oral au baccalauréat. Dans l'ensemble, son contenu nous a semblé intéressant et peut fournir une base solide pour des exercices à faire en cours d'année avec nos élèves. Mais, d'une part, nous avons beaucoup de réticences quant à la mise en oeuvre de cette expérience, tant sur le plan pratique (environ 10 à 15 heures pour une classe moyenne de 32-33 élèves, et seulement pour la passation de l'épreuve) que sur le plan matériel (difficulté à mettre au point les outils d'évaluation nécessités par la deuxième partie de l'épreuve en situation de dialogue).

D'autre part, cet exercice s'inscrit clairement dans un contrôle continu assuré par les professeurs de l'établissement, principe auquel nous sommes tout à fait opposés parce qu'il remet gravement en cause un examen terminal national et anonyme que nous ne souhaitons pas voir disparaître.

Nous sommes pour une évaluation de l'oral, mais en terminale sinon nous condamnons la LV1 à s'arrêter en fin de première, et dans des conditions ne garantissant ni impartialité ni équité. Le fait de ne pas vouloir nous laisser piéger par le ministre ne signifie pas notre désaccord avec une évaluation de l'oral ni un acharnement anti thérapeutique à ne faire que de l'écrit.

Nous prenons note de l'attachement de Monsieur le Ministre de l'Education Nationale à l'enseignement des Langues Vivantes, mais serions ravis que cela se concrétise dans nos classes, avec effectifs réduits, en concertation avec les enseignants qui n'ont comme seul souci que la réussite de leurs élèves.

C'est pourquoi nous ne nous associerons pas à cette expérimentation.

Les professeurs de LV1 du lycée Honoré d'Urfé. Saint-Etienne

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